Le Contrat de Mariage

 

"L'Accordée de village" de Jean-Baptiste Greuze

 

Nos ancêtres aimaient avant tout que tout soit en ordre. Le mariage de leurs enfants respectifs était un événement important puisqu'il unissait deux familles. Le notaire se déplaçait pour établir un contrat en bonne et due forme de manière à ce qu'aucune des deux parties ne se sentent lésées. Les unions d'intérêts étaient nombreuses mais gageons que les sentiments entre les époux restaient malgré tout très fort.

Voici des extraits du contrat de mariage de Marie-Louise Chapot et de Jean Baraton fait le lundi 17 novembre 1755 :

"Par devant nous, notaires du Duché Paierie de la Meilleraye à Parthenay soussignés ont été présents Maître François Baraton notaire et Maître Jean Baraton, son fils et Dame Marie Sibilleau mère dudit Jean Baraton notaire et huissier royal demeurant à la Boissière d'une part et Dame Marie Leigné veuve de René Chapot marchand et Damoiselle Marie-Louise Chapot sa fille mineure qu'elle autorise demeurant ensemble au bourg et paroisse d'Allonne d'autre part entre lesquels dits Maître Jean Baraton et ladite Damoiselle Marie-Louise Chapot se sont promis et se promettent de se prendre comme légitimes époux et épouse en la forme requise et solennelle de Notre Mère la Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine sur ce préalablement que leurs meubles et les revenus de leurs immeubles soient communs dès le jour de leur bénédiction nuptiale selon la coutume du pays du Poitou.

Le sieur Baraton père a promis de donner en dot audit proparlé son fils des arpents de terre en avance d'hoirie tant sur sa future succession que sur celle de la dite Sibilleau son épouse ainsi qu'une somme de Mille Livres.

Pour la proparlée la dot consiste en la moitié de la communauté qui existe entre la dite Marie Leigné et sa fille Marie-Louise Chapot c'est-à-dire Deux Mille Livres.

Les futurs amariés seront et demeureront ensemble et leur communauté commence de ce jourd'huy Cette communauté leur conférera des droits et les futurs amariés resteront libres de faire cesser la dite communauté par une tierce personne.

En cas de mort de la proparlée la communauté sera divisée pour moitié entre la dite Leigné et le dit sieur Baraton futur amarié.

Il est bien entendu que les futurs amariés ne pourront demander aucun compte de la succession de feu Chapot.

Tout ce que dessus a été ainsi voulu, consenti, stipulé et accepté par les parties.

Fait et passé en la maison et demeure de Dame Leigné à midi ce jourd'hui dix sept novembre mil sept cent cinquante cinq en présence du coté du dit amarié de Maître François Baraton, Jeanne Baraton, ses frère et soeur, de Catherine Sibilleau, sa tante maternelle et de la dite amariée de René Verger son cousin germain du côté paternel à cause de Renée Emereau sa filleule, de Magdeleine Menard, de Andrée Bonnin sa tante à la mode de Bretagne, de Maître François Bonnin notaire et procureur à Parthenay, de Marie-Jeanne et Magdeleine Bonnin ses cousines, de Demoiselle Louise Proust veuve de François Guitton sa cousine issue de germaine."

Signé par : Louise Chapot, Jean Baraton, Bonnin, Marie Claveurier, Mosnay, Menard.

 Andrieux notaire et Chevrier vicaire d'Allonne.

 

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